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Comment sauver le monde en 10 leçons,
Première leçon, par Israel Shamir
(Conférence offerte à Madrid en novembre 2009)

 

[A remarquer que toutes les sociétés traditionnelles, et surtout lorsqu'elles restent pauvres, valideront par leurs propres critères religieux, les propositions ci-dessous. Pourquoi les Occidentaux se disant traditionnalistes sont-ils incapables de reconnaître l'énorme voix de l'Afrique, par exemple, qui les presse de s'allier aux nouveaux pauvres au teint sombre pour la restauration d'une société saine? Parce qu'ils mettent leur "blanchitude" bien au-dessus de la tradition, tant pis pour eux...]

Le monde est malade, il a une forte fièvre. Le réchauffement climatique n'est qu'une métaphore de cette fébrilité qui nous emporte. La première chose à faire est d'abaisser la température, de ramener une saine fraîcheur.

Tandis que l'équipe d'Obama et leurs pairs dans le monde entier tentent de stimuler la consommation et d'encourager la croissance en abaissant le coût du crédit et en nous titillant avec des images de voitures neuves, de gadgets divers et de femmes irrésistibles, nous devrions prendre la direction inverse: celle de la réduction des tentations. Restons donc dans l'ignorance bénie de toutes ces occasions merveilleuses de mettre à jour notre arsenal d'accessoires.

Les tentations auxquelles nous demandons au Seigneur de ne pas nous soumettre font l'objet d'une promotion quotidienne par la machinerie publicitaire, et c'est ce qui cause la névrose et l'anxiété dont nous souffrons. Il y a un sous-produit de la publicité, également malfaisant, et c'est le combustible de nos media dépendants du business de la consommation addictive, constamment réactivée.

Les media ont un rôle important et positif, dans la mesure où ils aident les gens à échanger leurs points de vue et à se faire une opinion personnelle. Les media sont aussi un outil de distractions, et c'est très bien aussi.

Mais tandis que les qualités positives des media devraient être préservées, le cadenas qui fait tenir ensemble production, consommation et excitation permanente devrait être brisé. Et on peut y parvenir en bannissant la publicité, exactement comme nous avons éliminé la publicité pour le tabac.
Il y a une première étape moins rigoureuse, que l'on peut atteindre sans grands bouleversements sociaux, tout simplement en séparant clairement contenu et publicité. Les journaux et les magazines devraient avoir à choisir: ou bien ils publient du contenu -des opinions, des récits, des nouvelles- ou bien ils font de la pub.

Les media publicitaires devraient être traités comme la pornographie, bannis de l'espace public, en vente séparément, dans un emballage terne. Nous pouvons nous inspirer de la Thaïlande, où les cigarettes sont vendues sous le comptoir, aux clients qui en demandent, mais jamais ouvertement. La pub est plus dangereuse que le tabac, parce qu'elle fabrique l'anxiété, la jalousie et un sentiment d'échec pour les millions de gens qui ne peuvent pas s'acheter une Jaguar dernier cri.

Cette approche brisera le lien malsain entre les affaires et la formation de l'opinion publique. Les media de contenu seront libres de nous offrir des distractions et d'offrir leur tribune à des écrivains et à des penseurs, sans avoir besoin de rechercher l'approbation d'un quelconque baron des media. Cela restaurera l'échange fructueux avec les lecteurs.

Autrefois, ces aller et retour étaient la condition de l'existence des media de gauche, et ils prospéraient, mais malgré leurs excellents chiffres de vente, ils ont fini par disparaître: pour la simple raison qu'ils ne pouvaient pas rivaliser avec les journaux qui acceptaient de la publicité, ceux qui s'inféodaient au pouvoir. Ainsi en Israël, le Davar de gauche et l'Al Hamishmar ont succombé, tandis que les préférés des barons, Haaretz, Yediyot et Maariv ont survécu.

En Angleterre, le seul journal de gauche qui existait est mort, alors qu'il était quatre fois plus distribué que ses rivaux, parce que le monde des affaires refusait de lui fournir des publicités. Voilà comment, une fois obtenue la liberté des media, nous pouvons exiger de pouvoir lire une grande variété d'opinions, pas seulement celles qui ont la faveur des riches.

La pub et sa variante la propagande peuvent être bridées au point que pas une personne qui n'en veuille pas se trouve exposée à la tentation de consommer, d'acheter, de louer, de faire un emprunt, de vendre, ou de tomber dans aucune autre ornière rattachée au "business".

Ceci signifiera un virage, depuis une société de consommateurs vers une société de producteurs. Presque tous, nous sommes en fait des producteurs et des consommateurs à la fois; mais de nos jours, notre hypostase de production est subordonnée à notre idéalisation de la consommation.

Les media, basés sur la consommation, méprisent le producteur. Ils ne parlent guère du travailleur honnête; ils préfèrent s'attarder sur les choix d'une star comme Paris Hilton quand elle fait ses courses. Mais nous voulons vivre dans une société où Paris Hilton soit fière de son travail créatif, non pas de sa capacité à se goinfrer, à boire et à bronzer.

Ceci signifierait un tournant décisif, la fin de la société destructrice de la nature, au profit d'une société en paix avec la nature. Si la stimulation de la consommation se maintient, nous allons dévorer notre planète en moins d'un siècle, probablement moins. Mais en renonçant à la croissance nous parviendrons à l'homéostase, à l'équilibre dans l'homologie avec la nature.

Cela signifiera aussi tourner le dos à une société inspirée par le judaïsme, au profit d'une société basée sur le christianisme. Bien des critiques de la morale juive, de l'influence juive et de la prééminence juive dans les media se contentent de souligner la présence juive disproportionnée dans tel ou tel domaine de l'activité humaine. Ils n'offrent aucune issue à cette situation, si ce n'est une substitution pure et simple des juifs par les goys. Mais cela ne marchera pas, parce que les media aux mains des goys copieront à l'identique les méthodes juives. Cela peut suffire peut-être aux racialistes se qualifiant de "blancs", qui ont en vue un avancement mythique du pôle génétique blanc, mais nous nous en demandons bien plus.

Ce que nous voulons, c'est la victoire de l'esprit du Christ, non celui de la chair "chrétienne", parce que pour nous, juif et chrétien ne sont pas des antonymes raciaux mais spirituels.

Est-ce qu'une telle société est possible? Parfaitement. Les sociétés européenne et américaine sont tombées dans le piège de la pub et la consommation à une date récente, il y a de cela moins de trois siècles. Ce processus a été décrit par Werner Sombart, le marxiste allemand du début du XXème siècle, comme "un combat entre deux perspectives, juive et chrétienne, deux façons de considérer la vie économique radicalement différentes, voire opposées." Son prédécesseur, Max Weber, avait signalé les racines protestantes du capitalisme. Werner Sombart a corrigé Max Weber en faisant remarquer l'influence juive qui a présidé à la formation du capitalisme réel.

Il a vu le capitalisme primitif, pré-judaïque, comme une société chrétienne à la recherche de l'équité, de l'honnêteté et de l'harmonie. Dans cette société basée sur une éthique chrétienne, toutes les formes de la publicité étaient interdites, car considérées comme déloyales. "Les articles facilitant la vie étaient produits, achetés et vendus de façon à ce que les consommateurs puissent satisfaire leurs aspirations. De l'autre côté, les producteurs et les commerçants devaient recevoir des gages honnêtes et des profits également justes.
Qu'est-ce qui était honnête, et qu'est-ce qui était nécessaire, cela, c'est la tradition et la coutume qui le déterminaient. Ainsi, le producteur et le commerçant devaient recevoir selon leurs besoins, entendus selon les indices de confort admis pour leur position dans la vie."

Rien à voir avec la société d'aujourd'hui où les gains du producteur n'a aucun rapport avec le profit d'un commerçant et d'un intermédiaire. Maintenant nous considérons la concurrence comme bénéfique, parce qu'on nous a dit que c'était bon pour le consommateur. Mais est-ce vraiment bon pour un producteur dont les revenus sont constamment sapés par la concurrence?

Nous payons moins pour un accessoire, grâce aux mécanismes compétitifs, mais nos salaires aussi sont tirés vers le bas par la concurrence, parce que notre travail aussi est un bien de consommation en un sens. L'immigration crée une poussée à la baisse pour nos salaires, et une activation de la concurrence sur le marché du travail. Dans des pays qui réussissent, dans l'esprit de solidarité, et qui sont aussi les moins judaïsés, que sont la Suède et le Japon, il n'y a guère de concurrence, ni dans le travail, ni dans les articles offerts à la consommation.

Dans la société européenne pré-judaïque, la concurrence était mal vue. Les commerçants n'étaient pas en concurrence les uns avec les autres: ils fixaient les prix et attendaient le client.
"Priver votre voisin de clients était condamnable, anti-chrétien et immoral. Une règle pour les "marchands de biens d'usage" était: "ne pas détourner les clients de leur fournisseur, ni par la parole ni par écrit, et ne pas faire à autrui ce que l'on ne veut pas qu'on vous fasse." Au XVIIIème siècle, dans le Londres de Daniel Defoe et dans l'Allemagne de Goethe, il était considéré indigne d'un boutiquier de "dresser sa vitrine avec goût, ou de faire de la réclame, ou de vanter sa marchandise... Il était réputé infâme de se vanter de ce qu'on avait à offrir ou de la supériorité de son entreprise. Mais le summum de l'impudence en matière de commerce, c'était d'annoncer que vous pratiquiez des prix plus bas que le commerce d'en face."

Werner Sombart en conclut: faire du profit était considéré par la plupart des gens à l'époque comme indu, anti-chrétien. Mais les juifs n'étaient pas d'accord avec ces normes; Pour eux, le profit justifiait tout. "Les juifs n'avaient jamais conscience de mal agir, d'être coupables d'une immoralité commerciale. Ils étaient dans leur droit; c'était l'autre, le point de vue chrétien, qui était bête et erroné, à leurs yeux. Le juif est plus porté sur les affaires que son voisin; il reconnaît, dans un authentique esprit capitaliste, la suprématie du profit par dessus tout autre objectif."

"La revendication juive, d'être les pères de la publicité moderne, est bien établie. Une très vieille réclame aux USA -je ne saurais dire si c'est la plus ancienne- parut le 17 août 1761, dans le New York Mercury, et disait ceci: "A vendre chez Hayman Levy, Rue Bayard, des équipements pour campements de toute sorte, les meilleurs brodequins anglais pour soldats... et tout ce qui est indispensable à la pompe et aux circonstances d'une guerre glorieuse". Enfin, les juifs sont les fondateurs de la presse moderne, c'est à dire de la machinerie publicitaire, plus particulièrement les journaux bon marché."

C'était la fin de la pensée libre: seuls les rédacteurs agrées par les riches publicistes étaient publiés. Après qu'un modeste journal californien, le Coastal Post, eut publié mon article en défense du président Carter, il y eut des pressions de la part d'organismes juifs afin de tarir le flot des encarts publicitaires dans ce périodique. Très vite, il dut faire marche arrière. Bien des rédacteurs furent rappelés à l'ordre. Et aussitôt, la liberté de la presse se retrouva confisquée.

Tout en mettant un frein à la publicité, nous devrions aussi en finir avec la publicité clandestine. La publication des cours de la bourse sont aussi une forme de publicité, car ils mentionnent certaines firmes et leurs produits, et, pire encore, ils attisent dans le public l'envie de spéculer sur les actions et les dividendes. Il serait bon de se débarrasser complètement des marchés boursiers; mais dans un premier temps, nous pouvons simplement traiter toute cette information sur les marchés comme de la publicité, ne la rendre accessible qu'à ceux qui la recherchent activement, et protéger la majorité de l'exposition à tout cela. Les bourses ne devraient être ouvertes qu'un jour par semaine, comme c'est déjà le cas dans certains pays, jusqu'à ce que le public soit guéri de "la frénésie du business".

Nous pouvons lorgner avec une certaine nostalgie du côté de l'expérience soviétique, une utopie où la réclame n'avait qu'un tout petit rôle, et où les media étaient centrés sur les producteurs. En Union soviétique, une brave fille comme Paris Hilton serait déportée dans un village à six-cent milles de la capitale, pour sa rééducation dans une usine ou une ferme; ce n'est pas elle qui nous rééduquerait, nous et nos enfants. Un article fait en Russie durait vingt ou trente ans, entre les mains de son propriétaire.
Les citoyens soviétiques n'étaient pas poussés à la consommation, mais se voyaient incités au travail et au progrès personnel par l'étude. Le manque de sophistication de l'élite socialiste a pu peser sur l'effondrement de cette utopie, mais depuis bientôt vingt ans, les réussites résiduelles de l'éducation soviétique, manifestes dans ses universités, ses salles de concerts, ses écrivains et sa libre pensée, continuent à être enviés avec incrédulité en Occident.

Traduction: Maria Poumier

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