Après la
victoire de Gaza, l'effondrement du DHOGME
Par Maria Poumier
[1]
[Une conférence internationale s'est tenue
à Téhéran du 3 au 5 mars 2009 sur le thème "Palestine, le
symbole de la résistance, Gaza, la victime du crime". Le texte
ci-dessous y a été lu dans la commission "Politique et
résistance". Pour plus de détails sur la tonalité de cette
conférence, voir l'interview télévisée de Maria Poumier par
Zahra, la chaîne iranienne d'expression française, sur
http://www.centre-zahra.com ]
Les massacres de Gaza, tels un boomerang, se
sont déjà retournés contre les assassins, a écrit René Naba [2]
, constatant que cette initiative a tué la crédibilité de l'Etat
d'Israël, qui ne peut plus désormais prétendre à la
considération de l'Occident, puisqu'il voudrait que lui soit
reconnu le « droit » de massacrer les Palestiniens, et que le
nettoyage ethnique soit reconnu comme un droit pour lui seul.
L'entité sioniste revendique ouvertement un privilège
exorbitant : celui de commettre des crimes de masse en toute
impunité ; et elle voudrait en outre que les lois punissent pour
antisémitisme toute référence à l'universalité des principes de
l'éthique et du droit quand il s'agit de ses crimes. Les
soi-disant démocraties occidentales, issues de la défaite de
l'Allemagne en 1945, avaient lancé les concepts de « génocide »
et de « crime contre l'humanité » pour désigner les entreprises
d'extermination contre des groupes humains spécifiques. Toute
une législation s'est bâtie sur l'idée que les juifs européens
avaient été victimes de la mise en pratique d'un projet
génocidaire sans précédent, et que ce crime était tellement
exceptionnel que, contrairement à tous les autres crimes, il
devait être imprescriptible dans le temps. Mais après la
victoire de Gaza, les penseurs antisionistes peuvent célébrer
leur triomphe complet, car c'est le cœur même de l'idéologie
sioniste qui est atteint. En effet, l'Etat d'Israël et les
lobbies pro-israéliens, qui prétendent ancrer la légitimité
d'Israël dans la réparation d'un génocide, n'ont désormais plus
aucun argument, ni sur le plan religieux, ni sur le plan de la
rationalité élémentaire, ni sur le plan du droit universel.
C'est le fondement même de l'Etat israélien qui s'évanouit.
I L'ampleur de la contestation du
privilège de la souffrance juive
- Se sentant dans une position d'immense
faiblesse matérielle, mais d'autant plus forts moralement,
Africains et descendants d'Africains
ont choisi en 2001, lors de la conférence de Durban organisée
par l'ONU sur le racisme, de reprendre les termes mêmes des
textes officiels sur génocides et crimes imprescriptibles contre
l'humanité, ainsi que les applications juridiques qui en
découlent. Ils tentent depuis lors d'obtenir des réparations
comparables à celles qu'extorque l'entité sioniste sous prétexte
de génocide et de crime contre l'humanité juive. Nous avons tous
les documents comptables permettant d'évaluer les crimes liés à
la déportation de masse et à l'esclavage industriel pratiqué par
l'Europe pendant des siècles. Il est donc facile de calculer la
dette de l'Europe envers l'Afrique. Mais les efforts
parfaitement légitimes des Africains et descendants d'Africains
provoquent un rejet automatique de toutes les instances
sionistes, juives ou non. Ce rejet est spectaculaire, et très
utile à la prise de conscience mondiale, car il met en évidence
que l'argumentation officielle pour faire admettre en droit les
notions de génocide et de crime imprescriptible contre
l'humanité est fallacieuse : dans l'esprit de ses concepteurs,
il ne s'agissait que de donner une assise législative au
privilège exclusif que les sionistes voulaient s'arroger !
- Un autre argument, dépassant largement
l'intérêt spécifique des Africains ,
est invoqué par des descendants d'Africains déportés en
Amérique: quelle que soit la dimension exacte de la persécution
contre certains groupes d'Européens pendant cinq ans durant la
guerre civile intra-européenne de 1940 à 1945, elle ne saurait
être plus systématique que celle qui a été pratiquée
systématiquement par les Européens sur les Non-européens pendant
quatre siècles, qu'il s'agisse de la chasse aux autochtones
américains (implacable dans les Caraïbes et en Amérique du
Nord), de la déportation meurtrière des Africains, ou des
massacres organisés en Amérique, en Afrique, en Océanie et en
Asie pour s'imposer militairement. Or, comme l'a dit le poète
Aimé Césaire dès les années 1970, les Européens ne s'indignent
que des massacres commis sur des Européens ! Leur
sentimentalisme à propos de l'holocauste germano-juif ne saurait
donc constituer une référence éthique, et il est temps de
souligner l'hypocrisie de l'hystérie occidentale sur un sujet
qu'ils caressent d'une façon obscène.
- Le président Ahmadinejad a depuis 2006
formulé l'argument logique qui fait l'adhésion du monde entier :
pourquoi les Palestiniens devraient-ils payer pour des
crimes commis en Europe par des Européens contre d'autres
Européens ? C'est un argument de simple bon sens, à la fois
strictement rationnel, et basé sur le sens élémentaire et
universel de la justice. La campagne mondiale pour que les
criminels de guerre israéliens soient jugés après Gaza repose
sur la même logique élémentaire et irréfutable. Ainsi, on peut
dire que désormais l'Afrique globale et l'Asie globale ont
répondu par des arguments divers mais convergents à la dernière
tentative de l'Europe globale pour imposer sa domination hors de
son territoire naturel par des sophismes, ce qu'a été la
création frauduleuse de l'Etat d'Israël, manigancée par USA et
Grande Bretagne pour leur servir de tête de pont coloniale,
tentative désormais condamnée irrémédiablement.
- Le carnage de Gaza nous fait voir à son
tour l'Amérique globale se dresser
contre les privilèges sionistes: le pays où la population
autochtone a gardé le plus de force, en nombre et en fidélité à
sa culture, la Bolivie , a expulsé l'ambassadeur des USA et
fermé la représentation d'Israël. Ce double geste magnifique est
issu de la logique du « soummoud » de la fidélité à la terre,
que les Aymaras et Quechuas appellent d'un seul nom, la Mère.
Pour eux, défendre leur terre (où les USA prétendaient organiser
une sécession territoriale) et défendre l'attachement des
Palestiniens à la Palestine , c'est obéir à un seul et même
impératif. Le Venezuela a pour sa part expulsé l'ambassadeur
d'Israël ; il s'agit d'un pays plus occidentalisé, riche,
moderne et indépendant dans sa diplomatie, régulièrement attaqué
par la colonie sioniste qui y réside, et par les médias
sionistes. Le prestige du Venezuela est immense dans le monde
arabe, parce que la dynamique portée par le président Chavez est
soutenue par le grand projet d'unification du continent
hispano-américain dans la souveraineté et sur des bases de
justice sociale qui était celui de Simon Bolivar, héritier
direct de la générosité du penseur français Jean-Jacques
Rousseau. Le président Chavez est donc respecté en tant que
porteur de la tradition grandiose de son pays, que les Arabes et
les musulmans en général voudraient faire triompher chez eux.
Enfin, l'autre pays phare de l'Amérique résistante à
l'impérialisme occidental, Cuba, qui subit un blocus voté
exclusivement par deux superpuissances depuis 40 ans, les USA et
l'Etat d'Israël, a ramené le débat sur le terrain de la simple
historiographie, par la voix de son président historique, Fidel
Castro: le 13 février 2009, celui-ci a rappelé dans une lettre
publique que c'est l'URSS qui a libéré de la captivité des
millions de personnes, parmi lesquelles de nombreux juifs – mais
sans la moindre exclusivité – alors que les Etats-Unis n'avaient
rien fait pour protéger les détenus d'Auschwitz. Par la
résonnance de ces trois fortes voix, Evo, Chavez, Fidel, c'est
l'Amérique globale qui porte à son tour un coup fatal aux
prétentions sionistes de contrôle sur le discours. Rebondissant
à son tour, la Mauritanie rompt ses relations diplomatiques avec
Israël, montrant que la dynamique issue de la victoire de Gaza
se répand et qu'elle est irréversible.
- Les juifs les plus honnêtes, aux USA, en
Israël et ailleurs assènent eux aussi, en tant que tels, des
coups mortels aux Maîtres du discours, depuis une dizaine
d'années. Reprenant leur tradition universaliste, celle qui a
donné son souffle planétaire au marxisme, les intellectuels
juifs laïques soucieux de justice sociale sont souvent les plus
frontaux et plus agressifs depuis des années contre le lobby
pro-israélien, parce qu'ils perçoivent à juste titre que
celui-ci conduit inéluctablement à la haine généralisée contre
les juifs. Les Israël Shamir, Ilan Pappe, Paul Eisen, Norman
Finkelstein, Gilad Atzmon, Jeffrey Blankfort, Michael Neuman
etc, reprenant l'héritage d'Israël Shahak, démontrent en
multipliant les publications inspirées par la générosité de la
gauche, que le sionisme est dangereux pour tous les Occidentaux,
de même que Marx avait édifié une critique implacable du
capitalisme, parce qu'il en connaissait les racines,
perversement dérivées des traditions juives. Et ces laïques
juifs radicaux sont en parfait accord avec les juifs les plus
religieux, qui soulignent la criminalité des sionistes, bien
avant la deuxième guerre mondiale, contre les juifs eux-mêmes ;
c'est précisément le point d'histoire sur lequel enquêtent et
prêchent les rabbins « Neturei Karta », qui remercient le
président Ahmadinejad pour ses efforts afin de démanteler
pacifiquement et rapidement l'entité sioniste.
II C'est maintenant l'Europe globale qui
élève la voix, à partir de sa tradition culturelle propre
L'Europe s'est vidée de sa sève dans les
tueries auxquelles elle s'est livrée chez elle en déclenchant
deux guerres mondiales au XXème siècle, après avoir saigné les
autres peuples. Vue depuis les autres continents, c'est un grand
corps inerte qui se laisse remorquer, telle une épave, par les
USA ; tout ce qui lui reste de vitalité s'épuise dans les
soubresauts de ses vieilles querelles idéologiques périmées.
Mais on peut enfin percevoir ses arguments propres contre le
mensonge sioniste, issus de sa tradition singulière, parce que
les jeunes générations fortes de l'esprit des autres régions du
monde dont proviennent leurs parents s'en font l'écho, l'épée et
le bouclier. Le front uni, toutes idéologies et générations
confondues, qui se constitue en ce moment en Europe contre les
principes fondateurs de l'Etat d'Israël permettra à l'Europe
globale de de retrouver l'honneur, cet honneur que l'Occident a
fini de perdre avec le dernier de ses délires d'impérialisme
mondial, le soutien à la création frauduleuse de l'Etat
sioniste.
La particularité de la culture européenne, ce
qui la distingue de toutes les autres cultures au monde, est
d'avoir scindé en deux l'exercice de la connaissance, en
séparant radicalement philosophie et religion. D'une part le
christianisme et sa théologie, de l'autre la raison conquérante,
s'efforçant de dompter sans relâche l'esprit lui-même, les
hommes et leur environnement. Dans la théologie européenne,
l'accent est mis sur l'incarnation de Dieu en une personne
singulière, précise, Jésus, celui qui réussit effectivement à
partir de sa mort en martyr à convertir une grande partie des
juifs à la religion de l'amour ; dans la philosophie européenne
recherchant l'abstraction la plus universelle, l'accent est mis
sur la beauté parfaite et la puissance de la méthode
rationnelle, discursive, pour déchiffrer le réel. Nous assistons
en ce moment à la rencontre des deux exercices, celui de la
théologie chrétienne et celui de la méthode scientifique, telle
qu'elle a été exaltée dans sa qualité diamantine par Descartes :
telles les deux branches d'une pince, elles convergent désormais
pour fracasser l'ossature idéologique du sionisme.
- D'une part quelques religieux très soucieux
de fidélité à la tradition, à la racine de la spiritualité
européenne, s'expriment contre la falsification du dogme
chrétien qu'impliquerait la soumission au dogme sioniste du
caractère unique, absolument exceptionnel, des persécutions
subies par les juifs entre 1940 et 1945. Pour ne pas répéter le
détail de ce que recouvre ce dogme fallacieux, je propose de m'y
référer simplement comme le DHOGME « Dogme de l'Holocauste »
ou « Dogme de l'Unicité des Persécutions Contre les Juifs ».
Il s'agit bien d'implanter un culte, comme le prouve l'habitude
des dirigeants politiques d'aller s'incliner devant le monument
de Yad Vashem comme préalable indispensable s'ils aspirennt à
être des interlocuteurs de l'entité sioniste. Pour les
chrétiens, nul groupe humain ne saurait prétendre que ses
souffrances méritent un culte, c'est une supplantation
inadmissible du rôle de Jésus-Christ, l'innocent dont les
souffrances parfaitement injustes ont précisément racheté
l'humanité, et commandent de surmonter la colère due aux pires
injustices, au nom de la reconstruction de l'humanité par
l'amour. Mgr Williamson et le père Floriano Abramowicz en Italie
ont prononcé les paroles décisives pour que tous les chrétiens
redécouvrent le caractère primordial de cette logique fondatrice
du christianisme, aux antipodes de la théologie des pharisiens
telle que le Jésus historique la combattait, la pseudo-théologie
judaïque à laquelle les sionistes prétendent se référer. Les
médias voudraient nous faire croire que ces deux chrétiens
exceptionnels sont isolés, et que
les chrétiens d'Occident sont des alliés convaincus du sionisme.
Mais cette situation est provisoire, l'Eglise est travaillée en
profondeur à la fois par l'argumentation strictement
rationaliste et par le sacrilège que constitue le DHOGME [3].
- D'autre part le peuple découvre et
admire le travail de Robert Faurisson, l'historien pionnier
qui affronte sur le terrain des récits de la Seconde guerre
mondiale le DHOGME, depuis bientôt 40 ans. Cette curiosité
nouvelle et générale s'est manifestée dans les applaudissements
de 5000 personnes réunies autour du comédien antisioniste
Dieudonné, qui avait lui-même invité Robert Faurisson à son
spectacle, et l'a fait applaudir à son tour. Les médias
occidentaux relaient bien involontairement les deux dynamiques,
celle qui part de l'univers religieux, et celle qui part du bon
sens populaire, chaque fois qu'ils rendent compte de la moindre
manifestation de la révolte européenne contre l'idéologie
sioniste. Le simple énoncé des faits, de la multiplication des
faits, alors même qu'elle est assortie de vitupérations et
d'insultes, suffit à faire progresser la prise de conscience de
la duperie sioniste.
- Je ne m'exprimerai pas sur les
conclusions des recherches historiques de Robert Faurisson,
parce que la loi française me l'interdit. Robert Faurisson
utilise exclusivement la méthode cartésienne pour invalider le
DHOGME, l'applique avec une minutie digne des miniaturistes
persans, et montre que ses adversaires ne la respectent pas. La
loi française interdisant d'en discuter est en profonde
contradiction avec la tradition cartésienne française. On ne
connaît, souligne Robert Fraurisson lui-même, dans le monde
occidental, qu'un seul exemple de loi interdisant le débat
d'historiens sur une période historique donnée, en République
dominicaine, sous la dictature d'un tyran qui n'a laissé que de
mauvais souvenirs à son pays, le général Trujillo, fantoche au
service des USA. Les Iraniens ont donc le privilège d'être mieux
informés que les Français sur la teneur des arguments de Robert
Faurisson et de ses disciples, qu'il nous est pour le moment
interdit de répéter, ce qui extrêmement humiliant pour les
Français ! En tant que Française, mon but est d'aider la France
à retrouver son honneur et le respect des autres nations en
convainquant les Français de la nécessité de faire évoluer son
actuelle législation monstrueuse. Je remercie les autorités
iraniennes de me donner ici, à l'occasion de cette conférence
internationale sur la Palestine, une chance unique de proclamer
précisément ce que les patrons de la presse française refusent
de transmettre. Je vais m'attacher à montrer que, même dans le
cadre du respect d'une certaine loi française absurde, on peut
en finir avec l'usurpation mortifère de la parole publique par
l'entité sioniste.
- L'adhésion populaire à l'antisionisme,
et l'indignation face au dogme sioniste de l'unicité des
persécutions endurées par les juifs d'Europe entre 1940 et 1945,
n'est pas nouvelle. Elle s'est exprimée par la voix de Roger
Garaudy dès 1995, avec son livre Les Mythes fondateurs de la
politique israélienne. Roger Garaudy appartient à une
famille chrétienne modeste. C'est à elle qu'il doit au départ sa
formation spirituelle et sa foi en l'humanité, par delà ses
crimes, et par delà les persécutions qu'il a subies lui-même de
la part des institutions françaises et en provenance de son
propre camp idéologique. C'est la foi en l'homme, et la passion
de la justice sociale, qui l'ont fait grandir, et l'ont fait
respecter en tant que philosophe et en tant que communiste. En
tant que communiste, il est considéré comme le ministre de la
culture du communisme international des années 1950-1973. Il a
été rejeté ensuite par les autorités communistes françaises
lorsqu'il s'est opposé à l'intervention russe en Afghanistan.
Par là, il défendait la souveraineté du monde musulman, et il
tentait de ramener le communisme à sa dimension spirituelle
originaire, celle de réalisation de la justice sociale en accord
avec la tradition laïque et rationaliste européenne, qui n'a
jamais inclus l'impérialisme ni la tyrannie dans ses principes,
quoique bien des usurpateurs, à partir de Napoléon, aient voulu
le faire croire. Roger Garaudy s'est ensuite converti à l'islam,
sans renier ses engagements chrétien et communiste. Sa
conversion signifiait pour lui l'intégration à « la religion
dominante parmi les dominés », elle était donc l'aboutissement
le plus logique possible, le plus cartésien, de sa passion
religieuse pour la justice. Et il continue à affirmer que toute
sa vie s'est organisée comme fidélité au message de Jésus. Par
la richesse et la cohérence de sa trajectoire, Roger Garaudy
reste une image vivante de la sensibilité populaire française,
malgré les persécutions politiques qu'il a endurées sans une
plainte, comme il avait accepté d'aller en camp de concentration
et d'être condamné à mort quand il résistait au nazisme.
- Ce qui est nouveau, c'est la persécution
à très grande échelle, par les
défenseurs de l'entité sioniste, de tous ceux qui, comme Roger
Garaudy, s'attaquent au cœur du DHOGME. En effet, nous assistons
à des tentatives désespérées pour faire appliquer dans chaque
pays une directive acceptée du bout des lèvres par le parlement
européen, interdisant le débat sur le DHOGME. Il s'agit
d'instaurer partout des lois comparables à la loi Gayssot de
1990. C'est en Allemagne, pays occupé militairement encore
aujourd'hui, et qui a le statut de vaincu depuis 1945, que les
juges, entièrement soumis à l'Etat d'Israël, exercent la
répression la plus violente et visible. Même l'avocat d'une
personne accusée d'insoumission au DHOGME peut se retrouver en
prison à la sortie d'une audience (Cas de Sylvia Stoltz). On
compte en Allemagne des centaines de prisonniers politiques,
pour violation du DHOGME, dont l'ingénieur chimiste Germar
Rudolf. L'Allemagne se permet en outre de faire capturer dans
d'autres pays des étrangers, et de les juger pour des soi-disant
délits qui ne sont pas poursuivis dans leurs propres pays, tels
l'Anglais David Irving et le Canadien Ernest Zundel (des
tentatives sont en cours contre l'Espagnol Pedro Varela,
l'Australien Frederik Toben, les Français Vincent Reynouard et
Robert Faurisson). L'Allemagne ne craint pas de faire condamner
plusieurs fois une personne pour les mêmes simples paroles :
ainsi l'avocat Horst Mahler, condamné à 73 ans à 6 + 4 années de
prison, et plusieurs procès l'attendent encore. En ce moment, la
seule limite à la répression est l'abolition de la peine de
mort, générale en Europe. Mais lorsque des peines de prison ne
sont pas prononcées, les sanctions financières sont énormes.
Dans des pays où toutes les activités sont entièrement encadrées
par le carcan monétaire, c'est une technique d'étouffement
efficace, parce qu'elle dissuade absolument tous les relais de
transmission de jouer leur rôle: journalistes, éditeurs,
magistrats et avocats, tous sont muselés par les procès ruineux
qui les guettent à la moindre tentative.
- Le cas le plus extraordinaire de
persécution d'un résistant au DHOGME est celui d'un Israélien,
écrivain au talent immense, qui se trouve évacué de la
circulation des idées et de tout débat, simplement par l'effet
de contagion de la condamnation financière de ses éditeurs en
France :
Israël Adam Shamir, Russe de naissance et Palestinien
d'adoption, auteur traduit en 20 langues et très admiré par
d'innombrables lecteurs sur internet, a d'abord été publié, en
2003, par un éditeur prestigieux, Balland, associé à un éditeur
courageux, Blanche. Le CRIF a obtenu que son livre L'Autre
visage d'Israël , soit retiré de la vente ; peu de temps
après, Balland déposait son bilan. Un pieux éditeur musulman de
Paris, seul, a eu le courage de rééditer le livre : Al Qalam,
220 rue Saint-Jacques, 75005 Paris, puis a été condamné à une
amende de 15 000 euros. Pas un journaliste, pas un intellectuel,
pas un académicien, pas un député, pas un religieux n'a osé
prendre la défense des éditeurs ou de l'auteur. Pas un seul n'a
même transmis au public d'information sur cette affaire
monstrueuse. Pas un seul antisioniste n'a osé souligner que
Shamir est justement le penseur israélien le plus important, car
c'est celui qui contribue le plus courageusement par le discours
au démantèlement pacifique et rapide de l'Etat d'Israël, comme
le demande le monde entier. En fait Israël Adam Shamir est celui
qui attaque avec le plus de profondeur le DHOGME. Dans son livre
le plus récent, il démontre que les sionistes s'accrochent à
leur DHOGME irrationnel simplement comme outil pour mesurer le
degré de servilité des Occidentaux, et donc mieux cibler les
résistants à éliminer préventivement, comme ils le font en
Palestine. Ce faisant, d'ailleurs, ils nous permettent à tous de
constater que les plus courageux, comme en Palestine, sont aussi
les plus dangereux pour l'entité sioniste. Pour rompre
l'encerclement, nous avons adressé à une centaine
d'intellectuels, journalistes, religieux et députés, en janvier
2009, un exemplaire du livre en question – publié aux USA, en
France c'est impensable – La Bataille du Discours par
Israël Adam Shamir [4]. Si ces lecteurs prestigieux persistent
dans leur silence, ce sera au moins une indication qu'ils ne le
trouvent pas scandaleux…
Auteur d'articles admirables de défense du
Hamas en Palestine et du Hezbollah au Liban, défenseur sans peur
de la conférence de Téhéran sur l'Holocauste en 2006 et du droit
des historiens à enquêter sur tous les sujets, Shamir s'est
converti au christianisme orthodoxe palestinien pour rompre
définitivement avec le principe de gouvernement des sionistes
qui consiste à appliquer des lois différentes aux juifs et aux
autres. Les campagnes actuelles pour le boycott d'Israël, à
l'imitation des campagnes contre l'apartheid en Afrique du Sud
dans les années 1980, sont le développement exact de ce que
Shamir défend depuis le début de la Deuxième intifada, en 2000.
Ce que tous tentent de cacher parce que cela nous fait honte à
nous tous les Occidentaux, c'est que Shamir s'est converti au
christianisme selon la même logique de fraternité que Mordechai
Vanunu, le héros israélien qui a révélé au monde la puissance
nucléaire d'Israël ; l'ingénieur Vanunu a fait pour cela 18 ans
de prison, et reste traité, en Israël, comme un prisonnier chez
lui, n'ayant pas le droit de s'exprimer avec le moindre
journaliste...
Et voici maintenant les bonnes
nouvelles en provenance d'Europe:
-
En Espagne, le Tribunal Constitutionnel a établi qu'il est
conforme à la constitution et à l'esprit de la démocratie de
protéger la recherche scientifique et donc de débattre sur
n'importe quel génocide [5] . Par cette décision, c'est tout
le peuple espagnol qui montre sa volonté de combattre le
DHOGME. En effet, l'arrêt du Tribunal Constitutionnel est
l'aboutissement du combat judiciaire d'un éditeur qui
n'hésite pas à défendre les idées de Robert Faurisson à
travers de nombreux titres, et qui publie, seul contre tous,
Israël Adam Shamir.
-
En Italie, alors que la presse annonçait l'approbation par
les députés d'une directive européenne rendant obligatoire
la soumission au DHOGME, la manœuvre sioniste a échoué à la
dernière minute. [6]
-
En France, les sionistes n'ont toujours pas réussi à faire
condamner Robert Faurisson pour falsification de
l'histoire ; ils parviennent tout au plus à le faire
condamner pour insoumission « antisémite » au DHOGME, mais
jamais pour violation des normes de la recherche historique,
ce qui est très important pour les Français, se considérant
tous comme les meilleurs héritiers de Descartes et de la
rationalité en général. Ainsi donc, malgré les pressions
sionistes, et à leur corps défendant, les juges français
confirment que la loi Gayssot est une loi despotique
validant l'absurdité et condamnant la rationalité !
-
En France encore, plusieurs procès ont eu lieu récemment
contre des paramilitaires sionistes prétendant justifier des
agressions physiques contre des militants antisionistes par
la défense du DHOGME. Et ces procès débouchent sur des
condamnations, ce qui n'arrivait jamais auparavant !
(affaires Shoemann, Skandrani etc)
-
Sur internet, la bataille pour la censure autour de tout ce
qui combat le DHOGME ne donne aucun résultat, au contraire,
les sites rebelles prolifèrent dans toutes les langues, les
mises en place de filtres, par exemple sur le site
légendaire où l'on peut lire les œuvres complètes de Robert
Faurisson (tel
http://www.aaargh.codoh.com ) sont contournés de mille
façons, etc.
La résistance extraordinaire de Gaza a entre
autres effets celui de fortifier le sens critique contre les
fondements de l'entité sioniste. Celle-ci prétendait écraser par
le massacre la volonté de résistance locale, et intimider par
une démonstration de férocité le reste du monde. Mais les
lobbies pro-israéliens, dans chaque pays, se trouvent maintenant
à la défensive et contraints d'étaler leur volonté de censure et
de répression, d'avouer la fonction purement policière du DHOGME.
A partir du moment où la répression et la censure deviennent
voyantes, leur effet est annulé. Rien ne peut arrêter les
vérités importantes, parce qu'elles sont indissolublement liées
à la beauté et à la justice, comme l'a établi en raison pure la
philosophie européenne, ce qui nous a été transmis depuis les
dialogues de Platon. Au contraire, l'absurdité, lorsqu'elle se
joint à l'abus de la force sur les innocents et à la laideur de
ce qui n'est commandé que par la rapacité, suscite la
multiplication de la résistance par elle-même, à partir des
horizons les plus divers. L'horreur de Gaza est le socle sur
lequel est en train de se redresser l'Europe globale ; nous
retrouvons notre humanité dans un projet réunissant droite et
gauche, religieux et laïques, prolétaires et élites, chrétiens,
musulmans, juifs et autres encore, Européens de souche et de
branche, jeunes et vieux, contre nos lobbies pro-israéliens,
dans chaque pays ; et les malfaiteurs découvrent qu'ils sont
seuls et qu'ils ont définitivement perdu la guerre. Comme l'a
écrit le révolutionnaire vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, dit
« Carlos », détenu en France pour avoir organisé l'attaque
antisioniste d'Entebbe, « la vérité peut être elle aussi
dévastatrice lorsqu'elle met à nu les turpitudes morales de
l'ennemi. Car, à un certain niveau, ces mêmes turpitudes
deviennent d'insignes faiblesses. Tous nous devons, chacun
d'entre nous doit, en conséquence, œuvrer à dénoncer
inlassablement et flétrir les ruses d'un système dont la
perversité morale est inégalable à ce jour. Notre combat est
d'abord idéologique car il nous faut d'abord abattre les
murailles de mensonge qui protègent la citadelle de
l'iniquité… » [7]. C'est ce que nous faisons tous à Téhéran, et
nous remercions le Hamas et les Gazaouis de nous donner
l'exemple, sans hésiter à en payer le prix. Soulignons enfin la
parenté spirituelle entre Garaudy et « Carlos », l'un
représentant la génération de la guerre et de l'indépendance de
l'Algérie, l'autre la jeunesse disciple du premier ; tous les
deux étaient issus de familles chrétiennes ; tous deux ont donné
leur vie au combat anti-impérialiste, et tous les deux ont
découvert la nécessité pour eux de l'islam révolutionnaire,
après avoir constaté dans l'action l'impasse que constitue un
combat sans référence spirituelle. Dans l'Europe à demi-morte,
l'islam aide, en ce moment, la tradition chrétienne à renaître
et à reprendre son rôle vital contre la déshumanisation de
l'homme occidental.
[1] Spécialiste de l'histoire et de la
littérature latino-américaine et traductrice ; maître de
conférences successivement à l'université de la Havane et dans
plusieurs universités française, dont Paris VIII Saint-Denis,
jusqu'en 2003.
[2] http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=NAB20090213&articleId=12292
[3] Voir: http://www.plumenclume.net/textes/2009/Europe/chretiens/credo-in-unam-shoam-050209.htm
[4] La Bataille du discours est
disponible au catalogue de la FNAC et sur
http://www.amazon.com ; il peut également être commandé en
librairie et à l'Association entre la Plume et l'Enclume (voir
http://www.plumenclume.net/textes/2008/adhesion-commandes-epe.htm
)
[5] http://www.plumenclume.net/textes/2007/arretconseilcontitutionnelesp011207.htm
[6] http://www.plumenclume.net/textes/2007/Italie080507.htm
[7] Ilich Ramírez Sánchez « Carlos », propos
recueillis par Jean-Michel Vernochet dans L'islam
révolutionnaire , Paris, 2003, p. 235.
|