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Liban, le fief de la Vierge

par Jacqueline Amìdi

in effedieffe.com, 19-7-2006

http://www.effedieffe.com/interventizeta.php?id=1299&parametro=esteri

 

 

Aux jours où la barbarie et l’animalité israéliennes tentent de submerger et de détruire le Liban, peu de gens connaissent la réalité et la signification de ce pays.

Le Liban, mon pays, est tout petit: 10'452 km2. Il se réduit à une chaîne côtière de 200 km de longueur et 75 de largeur et il culmine avec un sommet toujours enneigé de 3'080 mètres. Tout un système montagneux calcaire en somme, qui descend vers le sud le long du rivage de la Méditerranée, séparé en deux murailles parallèles par le vallonnement de la Békaa.

«Et cette petite entité naturelle de 200 km sur 75, d’une parfaite homogénéité et d’un merveilleux équilibre gé-ographique, était providentiellement destinée à fondre en un seul petit peuple, comme en une belle mosaïque, toutes les races qui viendraient y chercher refuge au cours des siècles et se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, au seuil de la Terre Sainte» (1). 

C’est donc un tout petit pays qu’Israël pense pouvoir bouffer et digérer. Mais ne sait-il pas encore  assez que, tout au long de son histoire, tous ceux qui ont cherché à bouffer du Liban ont mal digéré et ont péri?

 

 

1. Israël se souvient-il quel pays il agresse?

 

Tout petit pays, oui. Mais la force redoutable de ce petit pays – qu’Israël prenne bien garde! – est celle qui lui vient des prières, des bénédictions et de la protection royale de la Vierge, dont il est le fief que Dieu lui a confié depuis toujours et pour toujours.

À la messe, dans ses lectures et ses prières, combien de fois le mot Liban l’entend-on?

Le Liban est mentionné dans l’ancien et le nouveau testament plus de cent fois. Surtout dans les livres historiques, dans les prophéties et les psaumes.

Au seuil de la véritable terre promise – le ciel, où sa mort prochaine allait l’introduire – la prière que Moïse adressa à Yahveh traduit bien le désir et l’amertume qu’il éprouva en songeant à ce beau pays qu’il n’aurait jamais pu voir sur terre: «Seigneur, Dieu [...]. Permets que je passe de l’autre côté et que je voie le beau pays qui est au-delà du Jourdain, cette bonne montagne et le Liban!» (2).  

Les cimes neigeuses du Liban! Dans l’exégèse juive et talmudique, observe Pierre Corcket, le Liban représente métaphoriquement le Temple et le peuple saint qui l’habite, parce que le Temple blanchit et purifie les fautes d’Israël.

Il est dit par Isaïe: «Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs (laban) comme la neige» (3).

Toute montagne, ou la montagne par excellence, dans la Bible, est le Liban: montagne du Liban recouverte de neige une bonne partie de l’année, dont l’appellation Lebnaan (Liban) signifiait la «blancheur du lait».

Notre drapeau ne pouvait avoir d’autre emblème national que le cèdre verdoyant sur fond blanc de neige. Le Liban est le cèdre et le cèdre est le Liban: les deux termes finissaient tant par se confondre que la Bible les utilise souvent l’un pour l’autre. Le Cèdre du Liban, planté par la main de Dieu, témoigne de la majesté et de la puissance du Créateur: «Les arbres du Seigneur sont pleins de sève et les cèdres du Liban qu’Il a plantés» (4).

Le cèdre du Liban: «Arz er Rab», «Cèdre du Seigneur». C’est ainsi que nous l’appelons, nous.

C’est de ce même cèdre que Salomon construisit le Temple digne de l’Arche, la maison du Seigneur: «Hiram, roi de Tyr, répondit par écrit à Salomon: “[...] Nous couperons des arbres du Liban selon tous tes besoins et nous te les amènerons en radeaux par mer à Jaffa; toi, tu les feras monter à Jérusalem”» (5).

Et qu’est-ce que le Cèdre du Liban? Un arbre qui enfonce ses racines à une grande profondeur dans les interstices des rochers, ce qui lui permet d’affronter les plus violentes tempêtes. Il a la particularité de porter ses fruits élancés au-dessus de ses branches, dressés vers le ciel, et non pas suspendus au-dessous, comme en d’autres espèces. Offre-t-il ses fruits au Seigneur comme sur une main tendue?, observe encore Corcket.

Le bois du cèdre est brillant. En vieillissant il prend la dureté de la pierre.

Sentez le bois du cèdre: il exhale une agréable odeur d’encens. Le bois du cèdre en se consumant dégage un parfum si agréable qu’on l’utilisait au même titre que l’encens dans les cérémonies religieuses.

Parfum du Liban qu’exhalait le vêtement de la fiancée dans le Cantique des Cantiques:  «[...] la senteur de tes vêtements est comme la senteur du Liban» (6).

Isaïe pouvait chanter: «La gloire du Liban avait été donnée au Temple du Seigneur [...]. On y verra la splendeur de notre Dieu» (7). Déjà le Liban, les Phéniciens et leurs richesses naturelles ont bien contribué à la gloire de Salomon et aux anciennes magnificences de Jérusalem.

 

 

2. «Viens du Liban, ma fiancée» (Cantique des Cantiques)

 

Dans le Cantique des Cantiques, dans l’amour qui y est chanté entre les deux fiancés nous voyons le symbole de l’amour de Dieu pour son peuple, mais aussi l’image des noces mystiques du Christ avec son Église. Et il est certain que l’auteur de ce Cantique a puisé largement dans les beautés du Liban, la fraîcheur de ses vallons et le parfum de ses forêts.

Et pourquoi le Liban, encore le Liban? Parce que pour le poète inspiré et ses contemporains tout ce qui était beau et charmant ne pouvait provenir que du Liban.

Et n’est-ce pas une gloire pour ce pays, que l’Église ait choisi justement ces passages du Cantique des Cantiques pour exprimer sa vénération envers la Vierge immaculée?

«Tota pulcra», «Tu es toute belle, ma bien aimée, et sans tâche aucune! Viens du Liban, ô fiancée, viens du Liban, fais ton entrée [...]. Le miel et le lait sont sous ta langue; et le parfum de tes vêtements est comme le parfum du Liban [...]». À quoi répond la fiancée: «Mon bien-aimé est frais et vermeil, il se reconnaît entre mille [...]. Son aspect est celui du Liban, sans rival comme les cèdres» (8).

Est-ce en honneur à cette épouse que Tyr et Sidon recevront un jour la visite du Christ, époux de l’Église et son chef mystique?

Un peuple qui veille farouchement sur ces vérités n’aura jamais peur de mourir.

 

 

3. «Malheur à eux! Car il sont eux-mêmes les auteurs de leur perte» (Isaïe)

 

Isaïe n’a pas été très tendre avec son peuple. Il les connaissait bien, dirait-on. «Malheur à eux! Car il sont eux-mêmes les auteurs de leur perte» (9).

Et nous voici en plein conflit israélo-libanais.

Qui agresse? Et qui est agressé? Voici des faits.

 

L’Orient - Le Jour, 14 juin 2006.

Titre: «Le réseau terroriste démantelé se fournissait auprès d’Israël».

Texte: «L’armée libanaise a présenté hier le matériel de communication et d’espionnage sophistiqué, en provenance d’Israël, retrouvé en majorité dans la cave du domicile de Mahmoud Rafeh à Hasbaya.

Selon l’enquête des services de renseignements de l’armée, Rafeh faisait partie d’un réseau travaillant depuis plusieurs années pour le Mossad et qui avait exécuté pour le compte d’Israël l’attentat contre les frères Majzoub à Saïda en mai dernier, ainsi que d’autres assassinats qui avaient eu pour cibles deux responsables du Hezbollah ainsi que Jihad Ahmad Gibril.

Les membres de ce réseau terroriste avaient effectué des stages de formation en Israël et avaient été recrutés pour l’exécution d’opérations et non pour la collecte d’informations. Ils recevaient leur matériel de l’Etat hébreu par voie terrestre via des points de passage situés dans l’ex-bande frontalière entre Chebaa et Kfarkila».

 

Encore L’Orient - Le Jour du 14 juin 2006.

Un autre article. Titre: «La porte piégée du véhicule ayant servi à l’attentat de Saïda a été préparée en Israël».

Texte: «L’armée a réussi à démanteler un réseau terroriste lié aux services de renseignements israéliens, impliqué dans l’assassinat du responsable du Jihad islamique Mahmoud Majzoub et de son frère Nidal, le 26 mai dernier, à Saïda.

Les services de renseignements de l’armée ont arrêté Mahmoud Rafeh, membre à la retraite des FSI, originaire de Hasbaya, impliqué dans l’assassinat des frères Majzoub et dans d’autres attentats qui avaient notamment eu pour cible des responsables du Hezbollah.

Divers objets et documents impliquant Rafeh et son réseau terroriste ont été retrouvés dans sa maison à Hasbaya.

Dans un communiqué publié hier, l’armée a souligné que ses services de renseignements ont arrêté les principaux membres du réseau.

Rafeh a reconnu avoir participé à l’exécution de plusieurs attentats à la voiture piégée, commandités par Israël au cours de ces dernières années au Liban [...]».

 

Finalement, L’Orient - Le Jour du 10 juillet 2006.

Titre: «Beyrouth fortement conseillé, pour éviter le veto Us, de ne pas adresser de plainte officielle à l’Onu»

Texte: «Les grandes puissances aiment et aident le Liban, certes, mais elles ont aussi les pieds sur terre. Beaucoup d’entre elles ont ainsi fortement conseillé à Beyrouth d’éviter d’adresser une plainte officielle au Conseil de sécurité et lui demander de se réunir au sujet du réseau de renseignements israélien implanté au Liban, et auquel les services libanais avaient porté un coup sérieux en arrêtant l’un de ses membres, le Libanais Mahmoud Rafeh, accusé de l’assassinat des frères Majzoub à Saïda le 26 mai dernier.

Ces pays amis ont demandé aux autorités libanaises d’informer simplement le Conseil de sécurité et son président des détails de l’incident, parce que sinon les États-Unis seraient obligés d’utiliser leur droit de veto pour dynamiter les accusations contre Israël et refuser ainsi le contenu de l’enquête menée par les autorités sécuritaires libanaises. Et cela malgré les résultats auxquels elle a abouti: de l’aveu même de Rafeh, ce réseau israélien avait assassiné plusieurs résistants palestiniens et libanais.

Dans tous les cas, des sources diplomatiques bien informées assurent que Washington préfère «vraiment» ne pas avoir à utiliser son droit de veto. Il a ainsi été clairement recommandé aux responsables libanais que les États-Unis soutiennent pour l’instant sans ambages d’éviter toute demande officielle à l’adresse du Conseil de sécurité, les Américains mettant en exergue le fait que le réseau israélien se contente d’agir contre les activistes pro-palestiniens, et n’a strictement rien à voir avec la série d’assassinats, de tentatives d’assassinat et d’attentats commis durant l’année écoulée contre des personnalités notoirement antisyriennes.

Les autorités libanaises ont également été conseillées de ne pas tomber dans le piège de l’expérience palestinienne avec le gouvernement israélien actuel; de se contenter juste d’informer l’Onu, de juger Rafeh et tous ceux dont la culpabilité a été prouvée, et d’œuvrer activement au démantèlement du réseau israélien, en se souvenant bien qu’il n’y a rien à gagner du côté de New York contre Israël. Il a d’ailleurs été rappelé aux Libanais les échecs patents des tentatives palestiniennes et arabes visant à faire en sorte que le Conseil de sécurité prenne position contre l’État hébreu [...]».

 

Donc, si nous avons bien compris: Israël peut entrer en maître au Liban, faire des attentats terroristes très graves, installer des réseaux de terroristes; et le Liban doit sagement garder bouche cousue.

Qui a tué Hariri? Qui a tué Hobeika? Ce dernier n’avait-il pas dévoilé (bêtement) son intention de se rendre à Bruxelles pour témoigner et dévoiler finalement la vraie identité de Sharon l’éventreur, le seul et véritable auteur des massacres de Sabra et Chatila? Résultat: un mystérieux réseau se charge de le faire sauter dans sa voiture, comme mystérieusement un réseau analogue se charge de faire sauter Hariri!

 

Peut-on provoquer un provocateur? Notre pauvre Israël, toujours obligé à “se défendre”, toujours victime des “terroristes” fous qui vaguent çà et là sur cette terre, eh bien, qui l’aurait dit, il a des dons de prévisions prophétiques, quant aux attaques futures des “terroristes”!

Il savait donc d’avance que sous peu le Hezbollah lui aurait fait cadeau du prétexte souhaité: «La nature de la provocation est clarifiée grâce à un article du Jerusalem Post,, parmi l’habituelle propagande, on dit: “Il y a peu de semaines une division entière a été rappelée pour être entraînée à une opération comme celle que l’armée israélienne est en train d’accomplir en réponse à l’attaque des Hezbollah du jeudi matin [13 juillet]”» (10). La prévision prophétique israélienne, continue Blondet, «celle-là, oui, que c’est une prévoyance: des semaines à l’avance de la provocation islamiste, Israël se préparait à envahir le Liban».

En l’an 2000 Israël s’est retiré officiellement du Liban. Mais nous ne sommes pas dupes au point de penser qu’Israël n’était mû que par un tendre désir de paix. Et surtout personne n’a jamais pensé qu’Israël aurait retiré aussi du Liban ses réseaux d’espions, d’assassins, de terroristes et de gangsters. Son rêve n’est-il pas de détruire et disloquer le Liban et d’empêcher à tout prix qu’il soit uni, fort, souverain? (11).

 

Nous sommes le tourment d’Israël pour deux premières raisons:

– Tout d’abord, l’eau. Ça peut paraître étonnant, la guerre réelle future ne sera plus seulement pour le pétrole, mais aussi pour l’eau, la vraie matière première du Liban, celle dont manquera toujours plus notre avide voisin Israël.

– En deuxième lieu, l’économie. Un Liban économiquement fort, comme il l’avait toujours été et comme il l’est encore en tout moment (malgré la dette publique gigantesque inoculé dans le corps du Liban par Rafic Hariri), est un Liban envié et jalousé.

 

Ajoutons à celles-là d’autres et plus profondes “raisons”, qui président aux délires homicides de cet Israël national-sioniste – comme quelqu’un pourrait bien l’appeler, à juste titre – et à sa boulimie de sang humain, justement selon la tradition de Caïn. Raisons à l’égard desquelles des pages décisives ont été écrites par Israel Shahak, Norton Mezvinsky et Israel Adam Shamir, auteurs juifs courageux et exemplaires, auxquels on peut bien se référer (12).

De ces plus profondes raisons découlent:

– La cruelle volonté d’Israël de faire exploser le témoignage et l’exemple vivant d’un État, le Liban, à l’intérieur duquel plusieurs communautés peuvent réussir une vie commune.

– Le farouche et ancien programme israélien d’expansion et de domination, déjà ouvertement exprimé entre autres par Oded Yinon (13).

 

Le prétexte souhaité pour l’agression est arrivé: et Israël envahit et détruit le Liban pour détruire l’«Axe du Mal», comme le dit Condoleezza Rice. À partir du Hezbollah (voici le prétexte), allonger ensuite les bras et les tentacules vers la Syrie et l’Iran. Vu que de toute façon c’était au programme, tous les moyens sont bons, n’est-ce pas?

 

 

4. «Malheur au méchant! Mal lui arrivera,

car ce que ses mains ont fait lui sera rendu» (Isaïe)

 

Mais pourquoi cette attaque israélienne barbare, bestiale, on dirait presque animée par une haine kabbalistique contre le Liban?

Écoute, Israël, la voix de ton prophète Habacuc: «Oui, la violence faite au Liban te submergera [...] à cause du sang humain, à cause de la violence faite au pays [...]. Malheur [...] (14).

Cinq malédictions d’Habacuc. Adressées à Nabuchodonosor? Mais aujourd’hui c’est bien toi, Israël, le Nabuchodonosor, le Goliath, le Caïn.

Qui est donc le vrai peuple de Dieu? Une nation qui porte le poids de tant d’iniquités?

«Malheur au méchant! Mal lui arrivera, car ce que ses mains ont fait lui sera rendu! [...] Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec des cordes de mensonge! [...] Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal» (15).

 

Combien de fois le Liban dépérit tout au long des siècles? Combien d’occupations ont foulé le sol libanais? Combien de fois, nous dit encore Isaïe, «le Liban majestueux s’est écroulé»?  

Mais à chaque fois, immanquablement, «les Cèdres du Liban se réjouirent de la mort du tyran» (16).

 

Si Israël voulait réellement faire face à ceux qui (légitiment!) le combattent, pourquoi attaquer bestialement tout le Liban et tous les Libanais et amonceler les victimes innocentes, contre toute loi morale, avant tout, et contre toutes les règles de guerre et conventions internationalement reconnues?

Pourquoi, contre toutes ces règles, détruire délibérément toutes ses infrastructures? Pourquoi ce déchaînement infernal et volontaire contre la vie des civils, leurs maisons? Telle un bête immonde rendue folle par la pestilence intime qui la dévore, Israël attaque, brûle et bombarde toutes les villes, du nord au sud, tout le Liban, chrétien et musulman. Nous sommes tous leur cible. Mais Israël ne fait que cimenter ainsi la volonté d’un peuple entier, uni plus que jamais face aux hordes de loups galeux israéliens, assoiffés de sang humain, fous du délire de Caïn.

Israël croit se passer de toute loi morale et de toute convention internationale. Il croit être encore le peuple “élu”. Mais Dieu, bien que «lent à la colère», quand les reniements et les crimes du peuple jadis “élu” atteignent l’intolérable, il ne l’“élit” à chaque cadence qu’aux châtiments les plus terribles.

Israël se dit ulcéré par la capture de deux de ses soldats? Mais qui a protesté depuis plus de cinquante ans contre les actes criminels, les assassinats, les enlèvements, les destructions, les pillages – et non seulement en Palestine – multipliés par Israël?

Et qui a ouvert la bouche pour les milliers de libanais enlevés ou assassinés par Israël depuis plus de vingt ans? Nous avons encore maintenant tant de libanais enlevés par Israël et qu’Israël garde dans ses geôles.  N’est-elle légitime défense toute tentative militaire – au moment où perdure l’inertie et la complicité de la part des pitoyables Institutions Internationales, des “Grandes Puissances”, de la misérable Europe (17) – contre ces meutes d’assassins israéliens, pour les réduire à la raison, à la loi, à un degré au moins élémentaire de civilisation morale?

 

«Mais vos iniquités ont mis une séparation entre vous et votre Dieu [...]. Car vos mains sont souillées de sang et vos doigts d’iniquité; vos lèvres profèrent le mensonge, votre langue tient des discours pervers. [...] On conçoit le mal et on enfante le crime [...]. Leurs ouvrages sont des ouvrages criminels, une oeuvre de violence est dans leurs mains. Leurs pieds courent vers le mal, et se hâtent pour verser le sang innocent; leurs pensées sont des pensées de crime, le ravage et la ruine sont sur leur route. Ils ne connaissent pas le sentier de la paix, et il n’y a pas de droiture dans leurs voies; ils se font des sentiers tortueux: quiconque y marche ne connaît point  la paix» (18).

Ce passage, Isaïe l’adressait aux hébreux, et non à d’autres. Isaïe, le plus grand prophète de l’Ancienne Alliance. Il «lutta aussi pour la moralité sociale [...] et appartiennent a lui les plus impressionnantes figurations des transgressions contre la justice: le riche qui commet l’injustice contre les petites gens et qui s’enrichit à leurs dépens; sentences injustes dans les causes qui se déroulent devant les magistrats; oppression de l’orphelin et de la veuve [...]. On parle aussi de violences personnelles, jusqu’au délit: le prophète connaît des “péchés écarlates”; Dieu se couvre la figure devant les gestes de la prière [...], parce ce sont des mains pleines de sang», comme l’écrit mons. Antonino Romeo (Isaia, in Enciclopedia cattolica). Serait-ce pour ces vérités, amères et terribles, que les “pieux” et “timorés” contemporains d’Isaïe l’auraient coupé en morceaux au moyen d’une scie de bois?

 

Quelles autres pensées de crimes animent l’esprit d’Israël? 

Et comme d’habitude, tous les mass-medias qui répondent aux ordres du maître, c’est à dires les lobbies juifs, dont le fort est de plaider les faussetés, «profèrent le mensonge», la désinformation, afin de bien gérer et gouverner un troupeau sage et gras de masses bourrées d’ignorance et de platitude.

Qui dit la vérité sur ce qui se passe réellement au Liban? Peu de justes.

 

 

5. Quelle issue pour le Liban?

 

Préalablement, deux points directeurs:

– Que le peuple libanais reste plus que jamais uni (et que ces lâches journalistes du monde “civilisé” ne parlent plus  de guerre civile ou confessionnelle). Qu’ils résistent face à l’agression, même si le prix est très cher: «Sans effusion de sang il n’y a pas de rédemption» (19). Telles les racines du cèdre majestueux, que notre peuple libanais s’accroche courageusement à l’appartenance et à l’identité libanaise. Ne pas fuir, ne pas abandonner. La terre est chère et l’ennemi avance comme le criquet. Que l’on dise avec admiration: «Le Libanais est malade d’amour pour son pays».

Déblayer la caste politique actuelle libanaise. Le premier malheur du Liban est la trahison, la corruption de ses politiciens-girouettes: coeurs d’esclaves en quête perpétuelle de maîtres, hier et depuis des dizaines d’années serfs de la Syrie, aujourd’hui – couronnés “majorité” parlementaire par la loi électorale syrienne – en liste d’attente pour devenir les serfs privilégiés des pires et plus bas ennemis du Liban et du monde: des deux premiers États-voyous: Israël et les États-Unis. 

 

Et encore, «Si Dieu est avec moi, qui est contre moi?», dit Saint Paul.

Une terre qui vit crouler d’innombrables empires, juste par miracle, peut-elle vraiment être écrasée? Peut-on encore avoir le doute, face à ce fait éclatant: ce tout petit pays qui n’a aucune force militaire véritable, comment se fait-il qu’il n’ait jamais péri?

Destructions? On rebâtira.

Ces envahisseurs d’aujourd’hui, savent-ils à qui ils ont à faire réellement? Savent-ils  que la Vierge – dont le Liban est le fief – est celle qui de tout temps, depuis le début du livre de la Genèse et jusqu’au dernier jour du monde et au-delà, est celle qui éternellement écrase la tête du serpent?

 

Notre-Dame du Liban, située géographiquement au beau milieu du Liban et mystiquement au centre de son coeur, a depuis toujours déployé sur notre beau pays son voile protecteur:

 

«O Notre-Dame du Liban,

cèdre à l’immense ombrage,

fais de tes rameaux verdoyants

un toit pour tes enfants.

 

Quand menace l’orage

et que Satan rugit,

serrés sous ton ombrage,

nous sommes à l’abri» (20).

 

Jacqueline Amidi

 

 

 

*

 

Notes

 

(1) Pierre Corcket, Le Liban dans la Bible, Franciscan Printing Press, Jerusalem, 1978, p. 15.

 

(2) Deutéronome, 3, 24-25.

 

(3) Isaïe, 1, 18.

 

(4) Psaumes, 104, 16.

 

(5) II Chroniques, voir 2, 11-16.

 

(6) Cantique, 4, 11. [Voir La Sainte Bible, Traduction d’après les textes originaux par A. Crampon, Desclée, 1923, ad locum (note de effedieffe)].

 

(7) Isaïe, 35, 2.

 

(8) Cantique des Cantique, voir  4, 7-15 e 5, 10-16.

 

(9) Isaïe, 3, 9.

 

(10) Voir Maurizio Blondet, Attenzione, apocalisse in vista, in effedieffe.com, 13-7-2006.

 

(11) Voir mon article Liban: Guerres et entr’actes de paix, in effedieffe.com, 21-10-2005.

 

(12) Israel Shahak, Jewish history, jewish religion. The weight of three thousand years, Pluto press, London, 1994, pp. 128; Israel Shahak, Israeli foreing and nuclear policies, Foreword by Christopher Hitchens, Pluto press, London, 1997, pp. 215; Israel Shahak & Norton Mezvinsky, Jewish fundamentalism in Israel, Second edition, Pluto press, London, 2003, pp. 224. Voir aussi le site d’Israel Adam Shamir: www.israelshamir.net.

 

(13) Oded Yinon, A strategy for Israel in the nineteen eighties (en hébreu), in Kivunim [Orientations, Directives], A Journal for judaism and zionism, n° 14, février 1982, Editor: Yoram Beck, Editorial Committee: Eli Eyal, Yoram Beck, Amnon Hadari, Yohanan Manor, Elieser Schweid, Published by the Department of Publicity / The World Zionist Organization, Jerusalem.

Comme je le rappelais dans mon article cité ici à la note 11, la Revue d’études palestiniennes, dans son édition en langue anglaise, a publié en 1982 la traduction intégrale de l’hébreu du texte d’Oded Yinon, accomplie par Israel Shahak et intitulée par lui The zionist plan for the Middle-East, accompagnée d’une Préface et d’une Conclusion du même Shahak. Le texte intégral de la traduction anglaise, de même que la Préface et la Conclusion d’Israel Shahak, sont repérables on-line in Alabaster’s archive: www.geocities.com/alabasters_archive/zionist_plan.html.

La traduction intégrale française du texte d’Oded Yinon, sous le titre Stratégie pour Israël dans les années 1980, accompagnée de la Préface d’Israel Shahak (mais sa Conclusion omise), a été éditée dans l’édition française de la Revue d’études palestiniennes, Revue trimestrielle publiée par l’Institut des études palestiniennes [BP 11-7164, Beyrouth, Liban], n° 5, octobre 1982, pp. 73-83. La plupart de cette traduction française (mais sans les notes originales d’Oded Yinon), de même que la traduction intégrale de la Préface et de la Conclusion d’Israel Shahak, sont repérables on-line in Aaargh: www.vho.org/aaargh/fran/livres3/terris.pdf.

 

(14) Habacuc, 2, 17. Le prophète juif Habacuc (600 avant J.-C.) pose dans son livre le problème du mal sur le plan de l’histoire du peuple d’Israël (Dictionnaire Larousse).

 

(15) Isaïe, 3, 11;  5, 18; 5, 20.

 

(16) Isaïe, 14, 8.

 

(17) La France “souveraine” envoie son bateau pour rapatrier les ressortissants français. Et au large du littoral libanais, avant d’arriver au port de Beyrouth, la France se laisse “souverainement” perquisitionner par les truands Israéliens.

Quelle bassesse! La belle veulerie et lâcheté du monde occidental: on aime se faire appeler “civilisés” et en même temps s’identifier à Ponce Pilate. Or tous les gouvernements européens connaissent bien les crimes d’Israël et pourtant ils ne bougent qu’à ses ordres. Voilà donc pourquoi Israël est fort: à cause de la lâcheté sans bornes de ceux qui devraient fermement lui remettre muselière et laisse.

Toute une vermine parlementaire, en Europe, a pourtant le front de demander que ces bas-fonds nationaux-sionistes soient accueillis dans l’Union Européenne (et en compagnie de la Turquie)! L’Europe, où va-t-elle? Si souveraineté pouvait encore y revenir...

Finalement, que ces pauvres arlequins parlementaires qui grouillent dans les différents pays européens, ces pauvres serviteurs de tous les maîtres, qu’ils cessent, s’il vous plaît, de glapir et de nous chanter qu’au Liban, de la part d’Israël, il ne s’agirait que d’une guerre de la “démocratie” contre le “terrorisme”. Non. Notre guerre, la guerre qu’on nous impose, est celle de la liberté, du droit, de la souveraineté et de l’honneur national contre la barbarie, l’animalité tyrannique et la folie meurtrière du national-sionisme israélien.

 

(18) Isaïe, 59, 2-8.

 

(19) Saint Paul, Épitre aux Hébreux, 9, 22.

 

(20) Charles Corm, La montagne inspirée.

 

 

 

 

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